Reconstruire Notre-Dame : y a-t-il assez de main d’oeuvre ?

Par Emilie Ha 17/04/2019 Artisanat

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Très tôt, de nombreuses questions se posent quant à la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Ces problématiques tournent autour des dons, de la durée du chantier de reconstruction, de la manière dont l’édifice sera reconstruit… Mais avant tout, y aura t-il assez de main d’oeuvre, d’artisans compétents pour contribuer au chantier du siècle ?

Des métiers souvent oubliés

Sculpteurs, tailleurs de pierre, charpentiers ou encore couvreurs… De nombreux corps de métiers sont indispensables pour mener à bien la reconstruction de Notre-Dame. Il s’agit d’un chantier colossal qui va s’étendre sur plusieurs années. Qui dit grand chantier, dit besoin important d’artisans qualifiés et d’experts. Néanmoins, une crainte de manque de main d’oeuvre se fait ressentir, notamment parce que ces métiers de l’artisanat ne sont pas réellement communs. D’autres corps de métiers vont également être mobilisés : verriers, ébénistes ou encore doreurs. Selon Patrick Liébus de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), « il y aura des appels d’offres pour solliciter les entreprises. Il faudra alors employer des artisans titulaires d’une qualification « monuments historiques », ces compétences sont longues à acquérir ». Malheureusement, ces métiers « peu valorisés » n’attirent pas les plus jeunes d’entre nous, ce qui devient un obstacle pour recruter.

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Il faut attirer les jeunes

D’après Jean-Claude Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir, il est nécessaire de recruter plus de 450 ouvriers dès septembre : « 100 tailleurs de pierre, 150 charpentiers et 200 couvreurs », précise-t-il. Même si les Compagnons du Devoir « forment chaque année environ 1000 charpentiers, 700 couvreurs et 450 tailleurs de pierre », il estime que ces chiffres restent encore trop faibles. Effectivement, le chantier de Notre-Dame requiert beaucoup de main d’oeuvre mais il ne faut pas oublier les autres chantiers qui risqueraient de manquer eux aussi de main d’oeuvre si l’édifice mobilise tous les artisans.

L’objectif maintenant est de recruter le maximum de jeunes en apprentissage. Muriel Pénicaud, ministre du travail, a par conséquent communiqué le plan « Chantiers de France ». Il s’agit d’un programme afin d’attirer plus de jeunes dans ces professions pour pallier au manque d’attractivité dans ces secteurs. Ce plan va leur permettre de se former pour travailler sur le chantier de Notre-Dame mais également sur d’autres monuments historiques. « Il faut bâtir le plan, le scénario de construction, le choix des matériaux, mais on a déjà l’appareil de formation, et on saura accueillir plus de jeunes dès la rentrée », annonce-t-elle.

Sources

Le Parisien

LCI

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